Le Paraisseur- Celui qui choisi la validation humaine à l’Amour Divin

Nov 21


Chaque être humain a tendance à développer une identité parallèle : une version de lui-même qui n’est pas là pour exprimer la vérité, mais pour produire un effet afin d’être apprécié dan le Monde.
Cette version, c’est le Paraisseur — celui qui veut être par lui-même donc essaye de paraître. C’est l’identité qui s’est construite autour d’un besoin : le besoin de se montrer, de prouver, d’impressionner, de rassurer, ou tout simplement de ne pas décevoir le Monde.

Le Paraisseur ne naît pas dans l’ouverture à l’Être.
Il naît dans la peur du monde humain.

Lorsqu’un enfant découvre que certaines parties de lui-même sont célébrées tandis que d’autres sont ignorées, ridiculisées ou corrigées, il apprend rapidement à sélectionner les facettes qu’il mettra en avant.
Il observe les réactions de son environnement, analyse ce qui fonctionne, élimine ce qui lui coûte des coups ou de la honte, et ajuste peu à peu sa manière d’exister pour éviter la douleur du rejet. C’est à ce moment que l’enfant crée ce personnage qui deviendra l’adulte Paraisseur qui a fini par décider que s’aligner avec son Être lui coûte l’acceptation qu’il recherche du monde.

Il commence à croire que pour avoir de la valeur, il faut faire quelque chose : briller, performer, maîtriser, séduire, contrôler l’image qu’il renvoie. Il comprend, souvent sans mots, que simplement Être attire de la moquerie, du jugement.
Alors il commence à vouloir montrer. Il apprend à faire ce qui est apprécié plutôt que ce qui est vrai. Il apprend à se protéger derrière ce qu’il sait faire au lieu de montrer ce qu’il est. Il apprend à paraître  plutôt qu’à se révéler. Le Paraisseur n’est donc pas de mauvaise foi. Il applique tout simplement un mécanisme de survie pense-t-il. Un mécanisme terriblement efficace, mais terriblement coûteux.

La Bible dit : « Je te loue de ce que je suis une créature merveilleuse » (Psaume 139:14).

Mais au moment où le Paraisseur se construit, cette vérité intérieure devient inaccessible.
Il croit qu’il doit devenir quelqu’un pour mériter ce qu’il avait déjà reçu dès le départ. En grandissant, le Paraisseur se perfectionne. Il devient l’identité sociale, l’image soigneusement travaillée, celle qui prend la parole quand il faut convaincre, celle qui sourit quand ça fait mal, celle qui dit oui pour ne pas perdre l’approbation, celle qui se renforce pour ne jamais décevoir. Le Paraisseur n’agit pas selon la vérité intérieure de l’Être, il agit selon l’effet qu’il espère produire. Tout son fonctionnement est stratégique, il dit ce qu’on attend, montre ce qu’on valorise, cache ce qu’on pourrait juger, met en avant ce qui peut impressionner, retire ce qui pourrait déplaire. Il ne se révèle pas, il cherche à manipuler. Il ne ressent pas vraiment, il gère. Il n’existe pas, il performe.
La difficulté, c’est que le Paraisseur finit par donner une illusion de réussite. Les gens aiment son image. La société récompense sa performance. Certaines relations se construisent autour de ce qu’il montre, pas autour de ce qu’il est. Mais cette stratégie a un coût immense, celui de s’oublier soi-même, d’oublier l’Être en soi. Ce qui ne se voit pas, c’est l’intérieur. Le Paraïsseur vit sous tension permanente. Il anticipe les réactions, modifie son comportement, ajuste tout ce qu’il dit et tout ce qu’il fait pour garder la face. Il doit maintenir son personnage sans relâche. Il ne peut jamais se reposer dans son identité.Il ne peut jamais être spontanément lui-même. 

Et arrive un jour où ce système s’effondre car on ne peut être indéfiniment celui que l’on n’est pas.

Cet effondrement n’est pas une catastrophe : c’est une libération.
C’est le moment où la personne ne parvient plus à maintenir ce qu’elle n’est pas, où l’image devient trop lourde à porter, où la fatigue émotionnelle devient impossible à cacher, où la vérité intérieure remonte spontanément et entre en collision avec tout le monde du paraître mis en place.

C’est là que s’accomplit la parole :« On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres » (Marc 2:22).

Le Paraisseur est l’outre ancienne. L’Être profond est le vin nouveau.
Les deux ne cohabitent plus.
Quand l’Être commence à remonter, l’apparence ne suffit plus. On n’arrive plus à faire semblant. On ne supporte plus les situations où il faut se suradapter. On ressent une incompatibilité croissante avec ce que l’on a construit. Ce n’est pas une perte de repères, c’est un retour aux repères originels. Ce retour met souvent nous-même et les autres en difficulté.
Tant qu’on fonctionnait comme Paraisseur, nos attitudes étaient prévisibles et contrôlables. On était la version qui arrangeait, celle qui apaisait, celle qui s’adaptait, celle qui donnait sans compter mais on tournait aussi en rond dans une cage dorée. Mais quand laisse la vérité intérieure prendre la place, le système relationnel autour change.
Certains disent : « Tu as changé ».
D’autres disent : « On ne te reconnaît plus ».
La vérité, c’est qu’ils reconnaissent moins le Paraisseur et qu’ils commencent à entrapercevoir enfin l’Être.
Cette transition est inconfortable pour tout le monde, vous y compris. Mais elle est indispensable. Parce qu’on ne peut pas construire une vie entière sur une image, sur une idole. Parce qu’on ne peut pas aimer pleinement en étant partiellement soi-même. Parce qu’on ne peut pas se sentir libre tant qu’on doit paraître pour être accepté.
Le retour à l’Être est un retour vers ce qui ne change pas, vers ce qui ne dépend pas du regard des autres, vers ce qui existe même quand on ne fait rien pour l’impressionner.
« Avant que je t’eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais » (Jérémie 1:5).
Cette phrase détruit toutes les stratégies du Paraisseur. Elle rappelle que l’identité n’est pas créée par l’effort, mais par l’Origine. Revenir à l’Être, ce n’est pas redevenir fragile. C’est redevenir entier. Ce n’est pas perdre l’image, c’est perdre le poids de l’image sur qui on est. Ce n’est pas perdre la maîtrise, c’est perdre la tension permanente d’avoir à contrôler ce que les autres pensent. Le Paraisseur voulait être aimé. L’Être vous aime inconditionnellement ici et maintenant pour des siècles et des siècles. Éternellement !
Et c’est dans cette vérité retrouvée que la vie recommence vraiment. Sans masque.
Aligné|e.

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