La Valeur d’Action ne dépend pas de la raison qui l’initie !
On a souvent cru que ce qui donne sa valeur à une action, c’est la raison pour laquelle on la pose. Depuis toujours, on nous enseigne à chercher des raisons : il faut savoir pour quoi on agit, pour quoi on choisit, pour quoi on avance. On justifie nos gestes, on explique nos décisions. « Je fais cela pour réussir », « je fais cela pour me protéger », « je fais cela pour ne pas perdre », « je fais cela pour faire plaisir ». Et, sans même nous en rendre compte, nous finissons par croire que la puissance d’une action vient de son intention déclarée. Pourtant, dans la réalité, ce n’est pas la raison qui compte : c’est l’endroit d’où l’on agit.Ce n'est pas le pour quoi mais le Pourquoi.
La raison pour laquelle tu agis appartient à l’humain. C’est le mental, le besoin, la peur, le calcul, le projet. C’est tout ce qui cherche à atteindre, accumuler ou à contrôler. Mais l’endroit d’où tu agis appartient à l’Être. Cet endroit est ce qui t’inspire. Il n’a pas d’attente car il est le commencement et la fin de toute chose. Il est ce lieu silencieux en toi d’où tout part et où tout revient. C’est de là que jaillit la véritable action : celle qui n’a pas besoin de prouver mais simplement d’être manifesté.
Jésus disait : « L’homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur, et l’homme mauvais tire de mauvaises choses de son mauvais trésor ; car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle. » (Luc 6 : 45).
Tout est dit. Ce que tu produis ne vient pas de ta volonté consciente de produire, mais du lieu où ton cœur se trouve au moment de ton action. Ce n’est pas l’objectif de l’action qui la definit, c’est la source d’où elle jaillit.
Quand tu pars de l’humain, ton geste reste limité à tes désirs humains. Il reste enfermé dans le monde. Tu donnes pour remplir une condition afin d’obtenir un désir, tu aides, tu parles pour les mêmes raisons humaines. Ces gestes-là ne sont pas mauvais, mais ils fatiguent et ne produisent pas le résultat escompté. Ils naissent d’une envie humaine et d’un vide spirituel inconscient et ne peuvent donc que produire un résultat digne de ce vide.
Quand tu agis depuis l’Être, c’est différent : tu donnes pour exprimer l’abondance de ton coeur, tu aides pour exprimer la solidarité de ton coeur, tu parles parce que la parole divine te traverse. Rien n’est forcé, rien n’est calculé, et pourtant tout trouve sa place. Ce n’est plus l’envie humaine qui guide, c’est la présence divine. Ce n’est plus l’intention humaine qui tire, c’est le sentiment spirituel qui pousse ton action.
Quand tu agis depuis l’Être, c’est différent : tu donnes pour exprimer l’abondance de ton coeur, tu aides pour exprimer la solidarité de ton coeur, tu parles parce que la parole divine te traverse. Rien n’est forcé, rien n’est calculé, et pourtant tout trouve sa place. Ce n’est plus l’envie humaine qui guide, c’est la présence divine. Ce n’est plus l’intention humaine qui tire, c’est le sentiment spirituel qui pousse ton action.
« Ce n’est pas en voulant briller que la lampe éclaire, » écrivait Lao Tseu, « mais en demeurant allumée. » L’action Charis est de cet ordre-là : elle éclaire parce qu’elle est fidèle à sa flamme, pas parce qu’elle cherche à se faire voir.
Deux actions peuvent se ressembler extérieurement, mais elles ne viennent pas du même lieu. L’une agit depuis le besoin de combler un vide, l’autre agit depuis la conscience de plénitude. L’une cherche à obtenir, l’autre cherche à offrir. Et la vie, elle, ne répond pas à ce que tu fais, mais à l’endroit spirituel d’où tu le fais. Elle reconnaît immédiatement la vibration qui a donné naissance au geste. Si ton action part du manque humain, elle te ramène au manque. Si elle part de la confiance spirituelle, elle t’élargit. La vie est un miroir parfait de ton point de départ spirituel.
L’apôtre Paul l’exprimait ainsi : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2 : 20). L’action véritable naît de ce glissement intérieur : ne plus être celui qui agit pour exister, mais celui par qui l’Être agit.
L’action Charis t’invite à te souvenir que tu n’as pas besoin d’avoir le bon objectif avant d’agir. Tu as besoin d’être conscient de L’Être qui t’inspire. Le reste se fait naturellement. C’est un renversement profond : tu cesses d’être celui qui essaie de fabriquer les résultats, tu deviens celui qui honore la source. Tu fais ta part, mais ta part n’est pas de créer, elle est de t’aligner. Tu poses ton geste, et tu laisses l’Être faire le reste.
Le Psaume 46 le dit à sa manière : « Arrêtez, et sachez que Je suis Dieu. » Ce verset n’est pas un appel à l’inaction, mais un rappel du lieu juste. Arrête-toi dans ton agitation, et reviens à la source d’où tout découle. L’action qui naît du silence de l’Être a mille fois plus de portée que celle qui naît du tumulte de l’envie.
Alors, l’action cesse d’être un effort pour. Elle devient une forme de prière de gratitude incarnée. Pas une prière qui demande, mais une prière qui manifeste la confiance. Tu ne dis pas à la vie : « Donne-moi », tu lui dis : « Regarde, je suis déjà là. » Tu ne cours plus après les réponses, tu tiens ta place dans la présence. Et parce que tu tiens ta place, la vie trouve la sienne autour de toi.
Martin Luther King disait : « La foi, c’est faire le premier pas, même quand on ne voit pas tout l’escalier. » L’action Charis, c’est ce premier pas. Tu ne vois pas tout, mais tu pars du bon endroit. Tu poses ton pied dans la confiance, et le sol apparaît sous ton pas.
Quand tu agis depuis ce lieu, tu découvres une paix nouvelle, même au cœur du mouvement. Tu peux traverser des difficultés, affronter des tempêtes, mais quelque chose en toi reste immobile. Tu sais que ce n’est pas ton effort qui décide du résultat. Ce qui compte, c’est la fidélité à la source. Tu restes droit, cohérent, présent. Et c’est cette stabilité qui devient ton pouvoir.
Agir charissement, c’est comprendre que l’action n’est pas une tentative d’avoir prise sur le monde, mais une manière de s’accorder à l’Être. Tu n’agis plus pour tout remplir, tu agis pour te positionner. Tu dis à la vie : « Voilà où je me tiens. Voilà comment je choisis d’être. » Et la vie, toujours fidèle, te répond dans la même langue. Elle s’accorde à toi. Elle s’ajuste à ta posture intérieure.
« Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît » (Matthieu 6 : 33). Ce verset ne parle pas d’une quête extérieure, mais d’un point de départ. Chercher le Royaume, c’est choisir le bon lieu intérieur avant d’agir. C’est aligner ton geste à la vérité de ton Être. Et alors, tout le reste s’ordonne de lui-même.
Il ne s’agit plus de faire pour obtenir, mais de faire parce qu’on est. De dire par tes gestes la conscience que tu as de toi-même. Si tu veux la paix, agis depuis la paix. Si tu veux la confiance, agis comme quelqu’un qui fait confiance. Si tu veux l’abondance, agis comme quelqu’un qui sait déjà qu’il est comblé. Pas pour tromper la vie, mais pour lui offrir la fréquence à laquelle elle peut te rejoindre. L’action n’est plus une demande, elle devient une résonance.
Mahatma Gandhi disait : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde. » On pourrait traduire : sois le lieu d’où l’action juste peut naître. Ne cherche pas à forcer le monde à te ressembler : incarne ce que tu veux y voir. L’action charisse est une incarnation avant d’être une réaction.
Dans cette perspective, chaque geste devient sacré. Même les plus simples. Ranger ta maison, parler doucement, prendre soin de ton corps, tout cela devient une manière de t’aligner. Ce ne sont pas des petites choses, ce sont des rappels. Des façons de dire à l’Être : « Je n’ai pas oublié d’où je viens. » Et c’est ce souvenir qui maintient le lien vivant.
La raison pour laquelle tu agis appartient à l’humain. Elle change, elle vacille, elle se justifie. Mais l’endroit d’où tu agis appartient à l’Être. Il est stable, silencieux, clair. Et c’est de lui que naît toute vraie puissance. L’action n’est plus un moyen d’obtenir, elle devient un moyen d’être fidèle. Fidèle à la source, fidèle à la présence, fidèle à la paix.
Socrate disait : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux. » L’action Charis est une mise en pratique de cette connaissance. Elle te ramène sans cesse à la question la plus simple : D’où je pars ?
Alors, avant d’agir, ne te demande plus ce que tu dois faire. Demande-toi simplement d’où tu veux partir. Si tu pars du bon endroit, l’action sera juste, même si elle est maladroite. Si tu pars du mauvais endroit, elle sera fausse, même si elle semble parfaite. Tout se joue là : dans la qualité du lieu d’où tu pars. Parce qu’à chaque geste, tu dis au monde, à ton corps et à l’Être : « Voilà la vision que j’ai de moi. Voilà la vérité que je choisis d’incarner. »
Et le monde te répond. Toujours. Il te renvoie exactement ce que tu émets. Non pas pour te punir, mais pour célébrer l’Être. Pour te rappeler d’où tu es parti. Il n’y a pas de hasard : il n’y a que des réponses à ton point de départ.
Le Christ disait : « On reconnaît l’arbre à son fruit » (Matthieu 12 : 33). Le fruit, c’est ton action ; l’arbre, c’est ton origine. Si la racine est bonne, le fruit sera bon. Si la racine est malade, le fruit sera amer. L’action Charis, c’est le soin que tu portes à la racine.
Ce n’est pas une méthode. Ce n’est pas un effort moral. C’est une manière d’habiter le monde à partir de l;Être. C’est un art d’origine, un art d’alignement. Tu n’as rien à ajouter, tu as juste à revenir. Revenir au silence d’où tout jaillit. Revenir à la présence d’où tout s’ordonne. Revenir à la vérité d’où tout prend sens.
Quand tu pars de là, tu n’as plus besoin de chercher la bonne raison d’agir : tu agis. Et dans ce simple mouvement, la Vie, elle aussi, se met à agir. Parce que la Vie, toujours, répond à la Vie.
Et comme le dit si bien Isaïe : « Dans la tranquillité et la confiance sera votre force » (Ésaïe 30 : 15).
C’est là tout le secret de l’action Charis : la tranquillité de l’origine et la confiance du geste.
